Le rhizoctone brun (Rhizoctonia solani) est un champignon tellurique très agressif, responsable de pertes importantes dans les cultures de betteraves, qu’elles soient sucrières ou fourragères. S’il est bien connu dans le secteur de l’industrie sucrière, son impact en fourrage est souvent sous-estimé, alors qu’il peut entraîner une forte hétérogénéité de la parcelle, des pertes de pieds, une baisse de rendement et une altération de la conservation au silo.
Symptômes et reconnaissance au champ
La maladie se développe au niveau du collet, à la base de la plante, et provoque une pourriture brune et sèche. Elle se manifeste sous différentes formes :
Flétrissement partiel ou total de la plante, souvent par temps chaud,
Tissu racinaire brun-noir, fibreux et nécrosé, parfois avec fendillements ou creux profonds,
Apparition de lésions déprimées ou zones mortes sur les racines,
En cas de forte pression, les betteraves infectées se décomposent ou se détachent du feuillage, rendant la récolte difficile voire impossible.
Attention : en cas de stress hydrique, les symptômes peuvent s’installer rapidement, sans laisser de signes précurseurs dans le feuillage.
Conditions favorables au développement
Le rhizoctone est présent naturellement dans de nombreux sols mais ne devient problématique qu’en présence de facteurs aggravants. Voici les principaux facteurs favorisant son développement :
Températures élevées (> 20°C), particulièrement au moment de la fermeture des rangs,
Sols compacts et mal structurés, avec faible aération et mauvais ressuyage,
Présence de résidus de cultures contaminés (pommes de terre, betteraves, maïs),
Rotation trop courte en betteraves ou cultures hôtes (inférieure à 4 ans).
Impacts sur la culture et la valorisation
Sur la betterave fourragère, le rhizoctone peut provoquer :
Des manques à la levée ou pertes en végétation, souvent localisées en foyers,
Une réduction du calibre racinaire et donc de la production de MS/ha,
Une hétérogénéité du peuplement, avec des racines plus petites, déformées ou non récoltables,
Une perte de conservation au silo : racines infectées plus sensibles à la dégradation fongique,
Un risque sanitaire pour les animaux si des racines fortement pourries sont distribuées.