Conduite culturale du sorgho grain

La conduite culturale du sorgho grain se veut simple, économique et adaptée aux contraintes climatiques actuelles.

Peu exigeant en intrants, le sorgho nécessite néanmoins une gestion raisonnée de la fertilisation et de l’enherbement pour exprimer pleinement son potentiel.

Le sorgho grain présente un bon rendement avec des apports azotés modérés.
On recommande généralement entre 60 et 100 unités d’azote/ha, en fonction du précédent cultural, du type de sol et du reliquat azoté disponible en sortie d’hiver.

L’azote peut être apporté en une ou deux fois, dont la dernière fraction avant la floraison pour éviter les pertes. La culture valorise bien les engrais organiques, digestats ou effluents d’élevage.

Les besoins en phosphore et potasse sont proches de ceux du maïs : environ 60 à 80 unités de P2O5/ha et 80 à 120 unités de K2O/ha. Une fertilisation raisonnée assure une bonne implantation racinaire et un remplissage optimal des grains.

Le sorgho étant une culture de printemps à démarrage lent, il est sensible à la concurrence des adventices au début de son cycle.

Un désherbage de prélevée est souvent indispensable, en particulier dans les parcelles à fort salissement. Des solutions de post-levée existent mais nécessitent un bon positionnement pour éviter les phytotoxicités.

Le binage peut être un complément intéressant en interculture, notamment avec un semoir à interrang large. En agriculture biologique, l’alternative repose sur la rotation, le faux-semis et le binage mécanique.

adventices

L’un des grands atouts du sorgho est sa faible dépendance à l’irrigation.

Grâce à son système racinaire profond et sa physiologie C4, il supporte mieux les périodes de sécheresse que le maïs.

Dans la majorité des régions françaises, le sorgho ne nécessite pas d’apport d’eau, ce qui le rend particulièrement adapté aux zones non irriguées ou en tension hydrique.

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Santé de la culture

Le sorgho grain est globalement peu sensible aux maladies et aux ravageurs. Toutefois, certains stress peuvent survenir :

  • Macrophomina : développement favorisé par un déficit hydrique associé à des températures élevées pendant le remplissage des grains, souvent aggravé par une croissance végétative importante et une fertilisation excessive.
  • Fusarioses : apparaissent fréquemment sur des plantes déjà affaiblies par un autre pathogène, comme le macrophomina.
  • Pucerons : à surveiller en période sèche prolongée.
  • Heliothis : larve phytophage se nourrissant des graines entre la floraison et le stade grain pâteux. Les dégâts peuvent atteindre 15 à 40 %, entraînant une perte de rendement et une dégradation de la qualité du grain.
  • Oiseaux : vigilance en fin de cycle, surtout dans les zones où ils sont présents en nombre.

La sélection variétale joue un rôle clé dans le développement de tolérances naturelles aux bioagresseurs.

La conduite culturale du sorgho grain se veut simple, économique et durable. Une fertilisation raisonnée, une gestion adaptée des adventices et un suivi régulier de la parcelle permettent d’assurer une récolte saine, productive et adaptée aux besoins de l’élevage ou de la méthanisation.

Suivi de la culture



Le sorgho demande peu d’interventions après la levée. Un suivi régulier est néanmoins conseillé pour surveiller l’enherbement, les carences éventuelles et les attaques de ravageurs (pucerons principalement). Un binage ou un apport complémentaire d’azote peuvent être envisagés selon les conditions.


Simple à conduire, robuste et peu exigeant, le sorgho grain répond aux attentes d’une agriculture durable, tout en assurant de bonnes performances agronomiques. Une bonne préparation du sol, un semis maîtrisé et une fertilisation raisonnée sont les clés de la réussite du sorgho grain.