Ravageurs et parasites du colza

Le colza, cultivé sur plus de onze mois, héberge de nombreux insectes, parmi lesquels on compte aussi bien des auxiliaires bénéfiques (coccinelles, carabes, pollinisateurs) que des ravageurs nuisibles.

Dès le semis et jusqu’à la récolte, ces ravageurs — aptères comme les pucerons verts et cendrés, coléoptères tels que les altises, charançons, méligèthes, ou encore limaces — peuvent affecter la levée, ralentir le développement végétatif, transmettre des maladies virales ou compromettre la formation des siliques.

Une surveillance rigoureuse est indispensable, notamment par la pose de cuvettes jaunes dès l’implantation pour détecter précocement les populations. Il est recommandé de renouveler régulièrement le liquide (eau et savon) et d’éviter les parfums agrumes, qui ont un effet répulsif.

Champ malade colza

Limace

Présentes dès les semis, les limaces représentent l’un des premiers dangers pour la culture du colza. Qu’elles soient noires ou grises, leur activité peut provoquer des morsures sur cotylédons et jeunes feuilles, voire même entraîner une absence totale de levée dans les zones fortement attaquées.

La vigilance est essentielle dès l’implantation : la pose de pièges permet de mesurer précisément la pression, avec un seuil d’intervention fixé à une limace par mètre carré. Une intervention rapide peut limiter les dégâts et préserver le peuplement.

Limace

Petites et grosses altises

Les altises, à la fois à l'état adulte et larvaire, constituent une menace importante pour les jeunes colzas.

À l'automne, les adultes, présents dans les cuvettes jaunes dès les semis jusqu'au stade quatre feuilles déployées (B4), perforent les cotylédons et les premières feuilles. Si trois plantes sur dix présentent des morsures, une intervention est à envisager.

Un colza qui lève rapidement est souvent capable de tolérer des attaques modérées.

À partir du stade six feuilles (B6), la surveillance des larves devient prioritaire. Grâce à la méthode Berlèse, il est possible d’évaluer leur présence dans les tissus du colza. Les larves creusent les limbes et les tiges pendant l’hiver, compromettant la croissance de la plante et la rendant plus vulnérable aux aléas climatiques.

Altises_colza

Tenthrède de la rave

La tenthrède de la rave est une petite chenille noire très facilement observable sur les feuilles de colza entre la levée et le stade six feuilles (B6), notamment lors d'automnes chauds et secs.
Son action défoliatrice peut être sévère : lorsque 30 % de la surface foliaire est détruite, une intervention devient nécessaire.

Il n’existe pas de tolérance variétale spécifique contre ce ravageur, mais une variété vigoureuse et en croissance rapide permet souvent au colza de compenser les pertes sans impact majeur à partir du stade six feuilles.

tenthrede

Charançon du bourgeon terminal

Le charançon du bourgeon terminal apparaît dans les parcelles entre le stade six feuilles et l'entrée en hiver, capturé dans les cuvettes jaunes. À ne pas confondre avec d'autres charançons des tiges, son impact principal réside dans les galeries creusées par ses larves à l’intérieur des tiges et des limbes.

En cas de forte infestation, les larves peuvent atteindre le cœur de la plante, entraînant une destruction partielle, voire totale, de la parcelle. La réalisation d’un Berlèse permet de mesurer la pression larvaire et de décider d’une éventuelle intervention.

Charencon_du_bourgeon_terminal

Mouche du chou

La mouche du chou est un ravageur sournois du colza. Les adultes sont difficiles à observer, mais les larves se développent entre le stade une feuille (B1) et cinq feuilles (B5).

Ces larves attaquent les racines, provoquant un flétrissement et une fragilisation précoce des jeunes plants.

Aucune solution chimique efficace n'existe contre la mouche du chou : la meilleure protection reste l’implantation rapide d’un colza robuste, capable de supporter d’éventuelles attaques.

Mouche du chou

Pucerons verts

Les pucerons verts colonisent les colzas dès la levée et jusqu'à l'entrée de l'hiver, en débutant généralement par les bordures de parcelles.

Bien que les dégâts directs soient souvent faibles, le risque majeur réside dans leur capacité à transmettre le virus de la jaunisse du navet (TuYV).
Le seuil d'intervention est fixé à 20 % de plantes infestées.

Pour limiter le risque, MOMONT propose des variétés sélectionnées pour leur bon comportement vis-à-vis du TuYV.

Pucerons vers sur colza

Pucerons cendrés

Le puceron cendré peut être observé à l’automne, mais aussi au printemps jusqu'au stade G4.

À l’automne, la lutte est rarement nécessaire ; au printemps, une vigilance est de mise lors de la floraison si deux colonies par mètre carré sont recensées.

Le puceron cendré est un vecteur de mosaïques du chou et du navet, et, en cas de forte infestation, il peut perturber le développement de la plante ainsi que le remplissage des siliques.

Pucerons cendrés

Charançon de la tige

Actif dès la reprise de végétation (C1), le charançon de la tige du colza est capturé dans les cuvettes jaunes lorsque les températures sont inférieures à 10°C.

Seule la femelle est réellement nuisible : après les premières captures, elle pond dans les jeunes tiges, entraînant des déformations, des éclatements de tiges, et parfois le développement de pourritures secondaires.

La nuisibilité diminue à partir du stade où les tiges dépassent vingt centimètres.

Charançon de la tige

Méligèthe

Le méligèthe est un coléoptère à double facette : précieux pollinisateur pendant la floraison du colza, il devient nuisible avant l’ouverture des fleurs.

Présent du stade boutons accolés (D1) jusqu’au stade floraison (F1), il perfore les boutons floraux pour se nourrir de pollen, empêchant la floraison.

La vigilance est de rigueur dès l’apparition des boutons. Le seuil d’intervention varie de un à trois méligèthes par plante, selon le stade.

Charencon_du_bourgeon_terminal

Charançons des siliques

Les charançons des siliques apparaissent entre la floraison (F1) et la formation des premières siliques bosselées (G4).

Même si les adultes et leurs larves causent quelques dégâts sur les siliques, le risque majeur vient des cécidomyies.

Ces insectes profitent des blessures créées par les charançons pour déposer leurs œufs à l’intérieur des siliques, provoquant une destruction des graines en formation.
La surveillance au moment de la floraison est primordiale pour prévenir ces attaques indirectes.

Charançons des siliques

Dans un contexte de diminution des solutions chimiques et d’évolution climatique rapide, le choix variétal devient un levier majeur.

Chez MOMONT, la sélection variétale est orientée vers le développement de colzas robustes, résistants aux aléas climatiques, présentant une bonne tolérance aux ravageurs, et offrant une vigueur de levée optimale pour sécuriser la culture du colza face aux nouvelles contraintes agronomiques.

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